La souveraineté numérique, synonyme d’attractivité et de sécurité pour l’Europe

25 avril 2022
Aujourd’hui, dans le secteur des technologies et du numérique, la souveraineté devient une nécessité pour concurrencer des méga-puissances du secteur comme la Chine et les Etats-Unis mais s’accompagne d’obligations comme la protection des droits des individus et des entreprises privées dans le cyberespace.

Le mot souveraineté a par le passé, souvent été associé aux politiques nationalistes ou même isolationnistes de certains pays. Aujourd’hui, dans le secteur des technologies et du numérique, la souveraineté désigne la capacité des acteurs étatiques et non-étatiques à contrôler et gouverner. Elle devient une nécessité pour concurrencer des méga-puissances du secteur comme la Chine et les Etats-Unis mais s’accompagne d’obligations comme la protection des droits des individus et des entreprises privées dans le cyberespace.

En Europe, la souveraineté numérique ne se traduit pas par l’isolation des puissances. Les forces européennes se joignent pour faire face à la concurrence étrangère. L’Open-Source est notamment un exemple de cette coopération où transparence et libre-échange entre les membres de l’Union Européenne sont nécessaires pour atteindre une autonomie stratégique sur le sujet. Le développement de cette souveraineté permet à l’Europe de devenir un incubateur pour des projets de recherches qui font rayonner le Vieux Continent à l’international. Aujourd’hui, le dépôt de brevets en Europe et la localisation d’entreprises internationales sur le continent sont des priorités afin de garantir la souveraineté numérique européenne.

Le projet Gaia-X est notamment un exemple du développement de la souveraineté européenne dans plusieurs secteurs tout en essayant de fédérer plusieurs nations autour de valeurs et réglementations européennes. Si des entreprises chinoises et américaines (Huawei, Microsoft, Google etc) prennent part au projet, elles ont l’obligation de se plier au droit européen sur le numérique et notamment la protection des données.

Les travaux sur l’agriculture (le Agdatahub), mobilité (projet Eona-X), énergie (Omega-X) et éducation / compétences (Prometheus-X) sont en cours et se conforment aux textes en cours d’adoption comme le Digital Markets Act et le Digital Services Act. Gaia-X vise également à proposer un cadre formel (Trust Framework) afin de pouvoir contrôler où sont stockées les données et pourvoir les déplacer en toute confiance.

La souveraineté numérique de l’Europe se développera grâce à son savoir-faire et sa technologie mais également la mise en place de réglementations et lois de protection. Pour le Cercle de la Donnée, il est possible de bâtir la souveraineté européenne avec des acteurs étrangers qui suivent et respectent le droit européen en matière de protection des libertés et des données. Des investissements doivent ainsi être réalisés pour être attrayant, d’un point de vue technologique mais également pour construire un cadre légal clair, imposable à tous et à la hauteur des ambitions européennes.

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